Le château du Fou

LE CHÂTEAU DU FOU

(Propriété privée)

Yvon du Fou, Gouverneur du Poitou, Capitaine de Louis XI est issu d'une noble famille bretonne. Le roi en récompense, le fit épouser Anne Mourraut, fille unique du Maire (officier royal) de Poitiers, héritière de la seigneurie de l'Armenteresse (ou La Menteresse). Il demanda au roi le droit de reconstruire une place forte qui portera le nom de sa famille « Fou » vers 1470.

Il est situé sur un site élevé entre la Vienne et le Clain, pour répondre à des besoins défensifs.

Les parties les plus curieuses de ce château sont l'escalier d'honneur, les anciennes cuisines, les sous-sols avec des voûtes dont les nervures viennent finir sur des têtes d'hommes aux oreilles de chiens.

En 1539, François 1er y rencontre Charles QUINT.

Vers le XVIIème siècle, le château du Fou entre dans la famille d'Appelvoisin de la Roche du Maine. Charles Tiercelin d'Appelvoisin de la Roche du Maine possède déjà le chateau de Chitré mais préfère le quitter pour celui du Fou. Cette famille fut propriétaire du Fou jusqu'à la Révolution, le dernier représentant Charles Gabriel René ayant été guillotiné en 1793.

François Gabriel Thibault de La Brousse, marquis de Verteillac, Baron de la tour Blanche, époux de Charlotte-Jeanne-Félicité-Elisabeth Tiercelin d'Appelvoisin de la Roche du Maine y mourut le 26 octobre 1854.

En 1853, le château est vendu au Comte de Campagne. Aujourd'hui en partie reconstruit, c'est une maison d'habitation où loge un descendant du Comte de Campagne.

En août 1944, un bombardement de l'aviation anglaise a sévèrement endommagé le château. Il s'agissait de débusquer un général allemand qui se donnait des allures de seigneur au milieu de son état-major. La compagnie de soldats Allemand a été ensevelie sous les décombres du château. Quelques soldats étaient blessés, d'autres tués. Mais le général allemand a décollé en avion le lendemain matin.

Extrait de "1939 - 1945 La guerre aérienne dans la Vienne par Christian RICHARD Edition geste poche 2009

"...Le temps était excellent, sans aucun nuage, avec visibilité de 25 km environ. Le navigateur, dans la deuxième vague de bombardement et dont la tâche était d'attaquer la façade du château, s'est rappelé l'approche au-dessus d'un magnifique jardin et d'une belle cour avant de larguer ses bombes en plein dans l'aire d'entrée. Les aviateurs eurent des regrets de détruire ainsi un magnifique édifice, mais ils n'avaient aucune sympathie pour ses occupants du moment qu'ils voyaient en train d'évacuer le château pour se réfugier dans les bois à proximité...

Le corps central du château occupait le fond d'une terrasse encadrée sur les côtés par deux ailes, avec une grosse tour ronde à chacune de leur extrémité. ces deux tours étaient éventrées du haut en bas, l'une d'elles ayant totalement disparu. Une tour polygonale contenant un escalier à vis était ouverte sur toute la hauteur. Toutes les fenêtres et portes avaient explosées. Toute une partie du château, à gauche de l'entrée, avait disparu. L'entrée, précédée d'un pont, était à ciel ouvert, éventrée et presque entièrement démolie.

Les fermes autour du château ont beaucoup souffert de l'attaque. Gérard de Campagne, ancien officier, et son père Etienne, ne pouvaient que constater l'ampleur du désastre. Gérard de Campagne fut gravement blessé lors de l'attaque et transporté à la clinique de Châtellerault. Outre les immeubles, ils perdirent également la quasi totalité des récoltes brûlées à l'extérieur ou détruites dans les bâtiments des fermes. Les réserves de foin ont également brûlé. Un certificat du maire de Vouneuil du 10 novembre 1944 attesta de l'étendue des dégâts.

Le château et une maison attenante furent mentionnés "détruits", deux autres maisons furent dites "démolies" et quatre autres maisons étaient "inhabitables". Une maison du bas village a brûlé et une deuxième était inhabitable...."