LA LÉGENDE DES CINQ MORES
Probablement connaissez-vous la légende des Cinq Mores (ou Cinq Maures, Morts) où l'on signale Abd-er-Rhaman poursuivant sa marche au nord de Poitiers et atteignant le prieuré de Savigny...
"Un détachement de cinq hommes maraudant sur la rive gauche de la Vienne au-delà de Vouneuil sur Vienne s'empare d'une barque, passe l'autre bord, et met à sac le Prieuré de Savigny. Les Maures emportent tout ce qu'ils peuvent emporter, jusqu'à la cloche de la chapelle...Puis chargent le produit de leurs rapines dans la barque pour le ramener au camp mais voilà qu'au milieu du fleuve, le bateau alourdi par son chargement, sombre, entraînant au fond pilleurs et butins. Depuis ces temps lointains, on dit que par temps d'orage ou de grand vent, on entend la nuit la cloche tinter le glas dans le lit de la Vienne. L'endroit est toujours connu sous le nom des "Cinq Morts", ou "Cinq Mores".
Extrait "Les arabes en Haut-Poitou, histoire et légende", Le Picton
Le propriétaire des lieux nous a fait fort justement remarquer que la bataille de Poitiers s'est déroulée en 732 et que le prieuré a été construit vers 945 !
Il nous propose donc une autre version, celle de l'abbé Longer :
"Dans les premiers jours de décembre 1793, des sans-culottes du pays détruisirent les meubles, les images de la chapelle et ce qui y restait. A l'intérieur de celle-ci se trouvait encore une cloche. Ils eurent l'idée de l'enlever pour aller la jetée dans la Vienne. Cinq hommes vinrent donc un beau soir, la descendirent et la roulèrent péniblement jusqu'à la rivière. Ils avaient amarré leur barque à l'abreuvoir et la hissèrent après bien des difficultés. Ils s'étaient mis en route losque l'un deux, impatienté, laissa échapper un blasphème. A ce moment là, la barque oscilla, puis chavira avec les cinq hommes. Depuis ce jour, le voyageur attardé peut entendre les nuits d'orage, et surtout la nuit de Noël, la cloche du prieuré tinter le glas de ces malheureux.
Extrait "Châtelleraul et son pays, d'églises en châteaux",
Claudine Pauly et Jean-Paul Dubout
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