FETE DE LA SAINT-JEAN
Les fêtes solsticiales (autour des 21 juin et 21 décembre) ne reflètent pas le caractère des saisons. Le solstice d'hiver, saison habituellement froide, triste et sombre, inaugure en fait le début de la phase ascendante du soleil dans le ciel vers la lumière.
Le solstice d'été, saison d'ordinaire chaude, joyeuse et claire, amorce au contraire la phase descendante de l'astre vers l'obscurité. Les fêtes solsticiales renvoient au symbolisme romain de Janus le dieu aux deux visages et, plus tardivement, aux fêtes chrétiennes de la Saint-Jean d'hiver (Jean l'Évangéliste fêté le 27 décembre) et de la Saint-Jean d'été (Jean le Baptiste fêté le 24 juin).
Les deux symboles du Feu terrestre et céleste se retrouvent dans les coutumes des deux Saint-Jean. La Saint-Jean d'été est une fête populaire se déroulant à l'extérieur et célébrée dans la liesse. La Saint-Jean d'hiver, au contraire, est une fête intérieure commémorée dans l'intimité du foyer.
Solstice d'été, Saint-Jean d'été
Fête païenne chez les premiers peuples civilisés, la Saint-Jean, avant la naissance du Christ, est un rituel destiné à la bénédiction des moissons. Fête de la fertilité et de l'abondance, fête du solstice d'été plus précisément, un peu partout à travers le monde, on se rassemble pour souligner ce moment en érigeant de grands feux purificateurs qui symbolisent la lumière qu'apporte l'été. Il semble que l'origine de cette célébration provienne de cultes celtes et germaniques. Mais nous savons que Phéniciens et Syriens la célèbrent aussi depuis un lointain passé.
En France
La nuit de la Saint-Jean devint rapidement un symbole de grâce divine et de surnaturel. Longtemps, dans la nuit du 23 au 24 juin, c'était le roi de France lui-même qui allumait le célèbre feu de la Saint-Jean. Certains rituels s'y greffaient, tels que de conserver les cendres de ces feux, réputés pour préserver de la foudre et des orages et protéger les animaux. Souvent, on épandait ces cendres dans les sols à ensemencer car ils constituaient des engrais efficaces. Enfin, les amoureux étaient encouragés à sauter par-dessus le feu de la Saint-Jean afin que cet acte extraordinaire garantisse chaque année la flamme de leur amour.
En Poitou
La coutume est de prendre une roue de charrette dont on entoure le cercle et les jantes d'un fort bourrelet de paille. La roue, allumée au moyen d'un cierge bénit, est promenée dans la campagne que ses étincelles doivent fertiliser. Il n'est point malaisé de voir là le souvenir d'une pratique païenne : la roue symbolise le soleil à son entrée dans le solstice. Et l'on sait de reste que les Celtes, le 24 juin, célébraient la fête du renouveau, de la jeunesse ressuscitée du monde.
En Vienne
Le Feu de la saint Jean porte plusieurs noms : c'est "la Jouannée" ou "Johannée" dans le pays châtelleraudais ou le loudunais.
A Vouneuil, les jeunes filles devaient sauter par-dessus le feu.
Les nouveaux mariés ne font pas que sauter au dessus des flammes. Comme les couples stériles, ils jetaient des pierres dans le feu pour avoir des enfants dans l'année.
Et à Vouneuil sur Vienne, les participants marquaient leur place pour l'année suivante en disposant des pierres autour du feu (donc "en cercle" !!!) sur lesquelles venaient à minuit s'assoir les fées .
Suivant une coutume qu'on retrouve ailleurs en France, les moutons sont tondus la veille de la Saint-Jean et baignés au confluent de deux cours d'eau pour épaissir leur laine (Montmorillonnais et Châtelleraudais).
Solstice d'hiver, Saint-Jean d'hiver
Les Francs-Maçons fêtent les Solstices notamment le Solstice d'hiver (21 décembre) ou Saint Jean d'hiver (24 ou 27 décembre). C'est à ce moment de l'année que le jour est le plus court et la nuit la plus longue. A partir du Solstice d'Hiver, les jours vont s'allonger et la lumière vaincra les ténébres. Le Solstice a été marqué par des fêtes païennes en l'honneur du soleil invaincu. Cette fête comme d'autres festivités païennes a ensuite été assimilée par des religions comme le christianisme (Noël). Ce n'est qu'en 354 que le pape Libère décida que Noël, jour de la naissance de Jésus, devait être fêté le 25 décembre.
L'habitude est de conserver un tison du feu de la Saint-Jean d'été pour allumer la bûche de la Saint-Jean d'hiver.
La bûche de la Saint-Jean d'hiver ou de Noël est généralement coupée dans le tronc d'un arbre en été. La coutume consiste à laisser la bûche se consumer jusqu'à extinction pour bien marquer la fin du voyage.